Ma maison secondaire est squattée. Puis-je expulser moi-même les squatteurs ?

20 mai 2024

Lorsque l’on possède une maison secondaire, celle-ci devrait être un havre de paix, un refuge où se ressourcer loin du tumulte quotidien. Cependant, de plus en plus de propriétaires se retrouvent confrontés à une réalité troublante : leur paisible retraite est troublée par des intrus qui ont investi leur propriété sans autorisation. Une maison secondaire squattée est devenue un phénomène de plus en plus courant que suscite légitimement l’inquiétude et la frustration chez les propriétaires de résidences secondaires, qui se demandent quels sont leurs recours face à cette situation inattendue et souvent déconcertante.

Si vous êtes concerné par le problème croissant des maisons secondaires squattées. Voici les risques et les conséquences auxquels vous risquez d’être confronté, de la détérioration de la propriété aux préoccupations pour la sécurité et aux impacts émotionnels.

Les risques et conséquences du squat

Une maison secondaire squattée représente bien plus qu’une simple intrusion dans une propriété privée ; il engendre une série de risques et de conséquences auxquels les propriétaires sont confrontés.

Détérioration de la propriété

Lorsqu’une maison secondaire est squattée, elle est souvent laissée sans surveillance et sans entretien adéquat. Cela peut conduire à une détérioration rapide de la propriété. Les squatteurs peuvent négliger les réparations nécessaires, entraînant une dégradation des infrastructures telles que la plomberie, l’électricité et le chauffage. De plus, l’accumulation de déchets et la négligence générale peuvent causer des dommages structurels à long terme, diminuant ainsi la valeur de la propriété et nécessitant des réparations coûteuses pour la remettre en état.

Risques pour la sécurité

Outre les dommages matériels, une maison secondaire squattée présente également des risques pour la sécurité des propriétaires et des voisins. Les squatteurs peuvent utiliser la propriété pour des activités illicites telles que la vente de drogues ou comme lieu de rassemblement pour des individus peu recommandables. Ces activités peuvent générer un climat d’insécurité dans le voisinage et mettre en danger la sécurité des habitants. De plus, la présence de squatteurs peut augmenter le risque de cambriolage et de vandalisme dans la région, compromettant ainsi le bien-être général de la communauté.

Impact émotionnel sur les propriétaires

En plus des préoccupations matérielles et de sécurité, le squat peut avoir un impact émotionnel profond sur les propriétaires de maisons secondaires. La violation de leur espace privé et le sentiment d’impuissance face à une situation qui leur échappe peuvent entraîner du stress, de l’anxiété et même des troubles émotionnels tels que la dépression. Pour de nombreux propriétaires, leur maison secondaire représente un lieu de souvenirs heureux et de détente, et voir cet espace envahi et profané peut provoquer un sentiment de perte et de violation difficile à surmonter.

Une maison secondaire squattée n’est pas simplement une nuisance mineure pour les propriétaires de maisons secondaires ; il pose des risques sérieux pour la propriété, la sécurité et le bien-être émotionnel des personnes touchées. Il est donc essentiel de prendre des mesures rapides et appropriées pour résoudre cette situation et protéger les droits des propriétaires.

Les recours légaux pour les propriétaires d’une maison secondaire squattée

Face à une maison secondaire squattée, les propriétaires disposent de plusieurs recours légaux pour protéger leurs droits et récupérer leur propriété.

Notification aux autorités locales

La première étape pour les propriétaires confrontés à un squat est de signaler la situation aux autorités locales compétentes, telles que la police ou les services municipaux. Ces organismes peuvent intervenir pour évaluer la situation, documenter l’occupation illégale et fournir des conseils sur les prochaines étapes à suivre. Dans certains cas, les autorités peuvent engager des procédures d’expulsion ou de rétablissement de la propriété au nom du propriétaire.

Engager d’un avocat spécialisé

Pour une approche plus proactive et juridique, les propriétaires peuvent faire appel à un avocat spécialisé dans les questions de propriété et de logement. Un avocat expérimenté pourra conseiller les propriétaires sur leurs droits légaux, évaluer la situation spécifique de leur cas et élaborer une stratégie appropriée pour récupérer leur propriété de manière efficace et légale. L’avocat peut également représenter les propriétaires dans les procédures judiciaires nécessaires pour expulser les squatteurs et récupérer les dommages éventuellement causés à la propriété.

Procédures judiciaires : expulsions et réclamations de dommages

Si les squatteurs refusent de quitter la propriété malgré les avertissements et les notifications légales, les propriétaires peuvent engager des procédures judiciaires pour les expulser. Ces procédures varient selon la juridiction et peuvent nécessiter une ordonnance du tribunal pour autoriser l’expulsion des squatteurs. De plus, les propriétaires peuvent engager des poursuites en justice pour récupérer les dommages causés à la propriété pendant la période d’occupation illégale, tels que les frais de réparation, les frais juridiques et les pertes de loyers.

Les propriétaires de maisons secondaires squattées ont plusieurs recours légaux à leur disposition pour résoudre cette situation et protéger leurs intérêts. Il est essentiel de consulter des professionnels juridiques compétents pour obtenir des conseils personnalisés et entreprendre les démarches nécessaires pour récupérer leur propriété de manière efficace et légale.

Expulser un squatteur de sa maison secondaire soi-même est illégal

Le jour où votre bien immobilier devient un squat, vous pourriez être fortement tenté d’expulser ces squatteurs par vous-même sans faire appel aux moyens légaux. Il faut savoir qu’expulser un squatteur soi-même est tout à fait illégal. Et ce tout simplement car votre bien est devenu le domicile des squatteurs.

Le propriétaire n’a aucun droit dans cette situation qui peut devenir bien plus compliqué qu’avant votre intervention. En tant que propriétaire, vous devrez juste porter plainte si possible dans les 48 premières heures suivants l’installation illégale. Par la suite, le lien avec la police et le préfet permettra d’expulser ces squatteurs rapidement. Si le délai des 48 heures est révolu, la procédure risque malheureusement de prendre plus de temps.

La plainte possible des squatteurs

Si un propriétaire décide d’expulser un squatteur soi-même, il peut se voir trainer en justice par ses propres squatteurs. Cela peut vous paraître étonnant mais, cela est déjà arrivé à plusieurs personnes et, maintenant, leur situation reste au point zéro.

Imaginons que vous décidiez de faire partir ces squatteurs par vos propres moyens. Ils n’auront plus qu’à aller au service de police ou de gendarmerie le plus proche pour porter plainte contre vous alors qu’il s’agit de votre propre logement ! Pour quelles raisons me direz-vous ? Violation de domicile car, votre logement est devenu leur domicile. Ils seront d’autant plus dans leur bon droit si le bien n’a subi aucune dégradation.

De même, il faut savoir que si vous décidez d’expulser un squatteur vous-même, vous risquez trois ans de prison ainsi que la somme de 30 000 euros d’amende en plus des dommages et intérêts au Civil. Pour résumer, intervenir soi-même revient à donner raison aux squatteurs.

Expulser un squatteur soi-même : le cas des résidences secondaires.

Ces cas de plaintes déposées par les squatteurs et de poursuites judiciaires concernent le plus souvent un squat d’une résidence secondaire. Ces squatteurs peuvent changer les serrures, par exemple et s’établir dans ce lieu qui n’est pas votre logement principal. Selon l’article 102 du Code civil est considéré un domicile comme le principal établissement d’une personne. Ici, les squatteurs font de votre bien secondaire leur résidence principale. Tout devient alors compliqué et il faut donc faire appel aux professionnels de Justice pour que tout puisse rentrer dans l’ordre.

Se faire accompagner obligatoirement.

Squat Solutions vous déconseille donc fortement d’expulser un squatteur vous-même. Si cela vous arrive, faites donc appel aux forces de l’Ordre qui sauront vous protéger et agir en gain de cause. Le rôle d’un huissier vous permettra de faire passer ces squatteurs devant la justice et de réaliser des démarches officielles et légales aux yeux de la loi. Un squatteur pourra alors être sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 15 000 d’amende pour avoir occupé un bien illégalement.